Saint Étienne Harding (1060-1134) prieur et abbé de Cîteaux 1099 à 1133, il est notamment le rédacteur de la charte de charité cistercienne. Il mène
à bien la réforme liturgique, expurgeant le faste qui s’était installé à Cluny, pour retrouver la pauvreté et la simplicité qui favorise l’élévation vers Dieu. Sous son abbatiat, le nombre des abbayes cisterciennes s’élève à plus de 70, il crée Pontigny en 1114. Polyglotte, Étienne fit copier une bible monumentale
richement illustrée dont le texte est le résultat d'un révision soignée des textes de la Bible latine de Jérôme, la Vulgate, et enrichie d’un volume relatant les circonstances liées à la
rédaction du manuscrit, qui est aujourd’hui un des manuscrits médiévaux les plus connus.
Hugues de Mâcon, premier abbé de pontigny
Issu de la maison des comtes de Macon, converti par Saint Bernard lui-même, il entre à Cîteaux en 1113, des 1114 il est choisi par Étienne Harding pour fonder la seconde abbaye fille de
Cîteaux l’abbaye de Pontigny dont il devient le premier abbé. Sa riche cause correspondance avec Saint-Bernard le fondateur de Clairvaux, démontre le développement du pouvoir temporel du
monastère en même temps que l’importance de sa communauté, tant sur le point spirituel qu’économique. Il est le premier évêque issu de l’ordre cistercien en 1137 lorsqu’il s’installe à Auxerre.
Il est inhumé dans l’abbatiale. En 1567 les huguenots profanent sa sépulture et brûlent son corps revêtu des habits épiscopaux, le confondant avec celui de Saint-Edme.
Thomas Becket, Thomas de Londres,
dit Saint Thomas de Cantorbéry
Thomas Becket (1118-1170), chancelier du royaume d'Angleterre et archevêque de Cantorbéry depuis 1161; En 1164, il s'exile en France, à Pontigny à la suite du conflit avec le roi d'Angleterre
Henri II au sujet des Investitures et, sous la protection de Louis VII roi de France.
Il restera à l'abbaye pendant près de deux ans. Thomas Becket se retire dans l’archevêché de Sens auprès de l'abbaye de Saint-Colombe en 1166, où il rencontre le pape Alexandre III qui
lui-même y réside 25 mois pendant son exil.
A son retour en Angleterre en 1170, il meurt assassiné dans la cathédrale de Cantorbéry. Canonisé en 1173, il est considéré comme un saint et martyr par l’Église catholique et la Communion
anglicane. Cantorbéry devient lieu de pèlerinage.
William de Wickwane
Il meurt le 26 ou à l'Abbaye de Pontigny en Bourgogne, où il a ensuite été enterré.
Edmond Rich d'Abingdon - St Edme
Saint Edmond de Cantorbéry (1170-1242),
dit saint Edme, né sous le nom d'Edmund Rich dans la petite ville d'Abingdon, est un archevêque deCantorbéry (Angleterre) et un saint catholique
très populaire au XIIIe siècle.
En 1234, il est sacré archevêque de
Cantorbéry. Il entre rapidement en conflit avec Henri III d'Angleterre au sujet de l'application d'une bulle pontificale concernant les investitures, comme l'avait fait Thomas Becket avec Henri
II. Il entreprend un voyage à Rome, qui s'interrompt en France pour cause de maladie. Il est accueilli au couvent de chanoines augustins de Soisy-Bouy, près de Provins, où il meurt en
1240.
Selon son désir, son corps est alors
ramené à Pontigny, où il repose dans une châsse baroque, dans l'abbatialeavec laquelle il a toujours entretenu de forts
liens.
Adèle, Alix ou Alice de Champagne
Née vers 1140 et morte le 4 juin 1206 à Paris, est devenue reine de France par son mariage avec Louis VII de France et sera la mère de Philippe Auguste. Elle est fille du comte de Champagne et de
Blois Thibaut IV et de Mathilde de Carinthie. Elle est inhumée dans le chœur de l'église abbatiale de Pontigny.
Une pierre gravée d'une croix et de trois fleurs de lys marque l'emplacement de sa tombe.
Abbé Jean-Baptiste TAuleigne
Né le 7 avril 1870 à Saint-Cirgues-en-Montagne (Ardèche), le jeune Jean-Baptiste s’oriente vers le sacerdoce et est admis en 1889
au Grand séminaire de Viviers. Appelé pour son service militaire, il est réformé pour raison de santé. Alors qu’il pense
réintégrer le Grand séminaire, le Père supérieur, du fait de son esprit quelque peu frondeur, l’invite à poursuivre ailleurs ses études théologiques. C’est à l’évêque de Rodez qu’il doit
de pouvoir reprendre ses études au Grand séminaire de Sens en 1896. Après avoir enseigné les sciences au Petit séminaire de Joigny, l’archevêque de Sens lui demande en 1906 de prendre en
charge l’église abbatiale de Pontigny dans l’Yonne. Il y reste jusqu’à son décès.
Dans le calme de la solitude de Pontigny, l’abbé Tauleigne se révèle avec ses modestes moyens, un inventeur fécond. Il s’illustre
essentiellement dans trois domaines : la photographie des couleurs et les projections d’images en relief, la radiotélégraphie et la radiographie. Collaborant avec le constructeur
d’appareils photographiques Gaston Mazo, il est à l’origine d’un procédé qui facilite la prise des photographies en couleur réalisées selon le procédé trichrome par éléments superposés.
Il est le concepteur de quasiment toutes les lanternes de projection construites par l’entreprise jusqu’en 1926. Il réalise également un appareil qui permet d’enregistrer les signaux
Morse émis par la station de la Tour Eiffel et dont la société Ducretet assure la fabrication industrielle. Ses travaux sont à l’origine de nombreux brevets.
Rappelé en mars 1915, il est affecté à l’hôpital temporaire du Casino de Menton dans lequel il est chargé du fonctionnement de
l'appareil de radiographie. Il conçoit un dispositif de repérage des éclats de projectiles à l’intérieur du corps humain et réalise un dispositif qui améliore de façon significative la
qualité des clichés radiographiques des zones épaisses. Mais ses travaux ne sont pas sans incidence sur sa santé. Libéré de ses obligations militaires en 1916, il reprend sa vie sacerdotale à Pontigny. Si l’État français se
montre ingrat à son égard, aucune décoration ne venant récompenser ses mérites, la Fondation Carnegie de Chicago lui accorde en revanche en 1923 une médaille d’argent et un prix de cinq
mille francs en tant que bienfaiteur de l’humanité pour ses travaux en matière de radiographie.
Son état de santé empirant, ses derniers jours sont très douloureux et il décède à Pontigny le 5 juin 1926 à l’âge de 56 ans. Il
est inhumé dans le cimetière de la commune.
Source Bernard Quinnez, « L’abbé Tauleigne (1870-1926), curé de Pontigny, au service de la science…et de ses ouailles », Mémoires
de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 141, 2005-2006, p. 337-357.
Élève du philosophe Jules Lagneau au lycée Michelet de Vanves, il fonda, avec son professeur et quelques amis, l'Union pour
l'Action Morale (1893). Normalien, agrégé de littérature, il enseigna aux lycées Louis-le-Grand et Condorcet (professeur de khâgne) ainsi qu'au Collège Stanislas. Il fut ensuite
professeur à l'École normale supérieure de Sèvres. Dreyfusard, il prit la tête de l’Union pour la Vérité. En 1906, à la séparation de l'Église et de l'État, il racheta l'abbaye de
Pontigny et il y organisa ultérieurement des rencontres annuelles d'intellectuels, les Décades de Pontigny, qui se tinrent de 1910 à 1914, puis reprirent après la guerre en 1922, soit
pendant près de trente ans de réunions annuelles d'intellectuels attachés à la liberté d'opinion.
Pendant dix journées (donc une décade), chaque année, de nombreuses personnes, célèbres ou moins célèbres, s'entretenaient et
discouraient sur des sujets littéraires, philosophiques ou religieux. Chaque jour, un écrivain, un universitaire ou un scientifique traitait un sujet tel que : le droit des peuples,
éducation et travail, tel nouveau courant littéraire, la place de la religion dans la vie d'aujourd'hui, la pensée française, l'Europe, etc.
En tant que journaliste, il rédigea ses premiers articles pour la Revue Bleue, puis collabora au Figaro.
Sa fille, Anne Heurgon-Desjardins, épouse de l'universitaire Jacques Heurgon, continue son œuvre ainsi que ses petites-filles
Edith Heurgon et Catherine Peyrou, après sa disparition, en 1977. Depuis le décès de Catherine Peyrou en 2006, Edith Heurgon assure la direction du Centre Culturel International de
Cerisy-la-Salle, en Normandie.